Une flânerie dans le beau

Mercredi 23 août 2023, dix membres de l’ « Association Patrimoine » partent à 9h30 de La Gacilly pour une balade de découvertes de chapelles dans le pays de Pontivy.

En co-voiturage, nous commençons par la visite de L’église du Roc-Saint-André
Sur un promontoire dominant la vallée, où coule le canal de Nantes à Brest, la statue de Saint André, patron de la paroisse protège le pays.
Construite en 1608, elle fut en partie reconstruite en 1901, tout en granite de Lizio.
A l’intérieur, le maître-autel, la chaire et la table de communion sont en calcaire, œuvre d’artisans locaux (photo), peu courant dans notre région. Après avoir admiré les verrières et deux tableaux de 1738, nous continuons notre route, par Josselin et Les Forges de Lanouée, vers Noyal-Pontivy.

 

L’église paroissiale est imposante, au milieu de ce bourg, prospère grâce aux foires du XVe au XVIIIe, dates de la fondation et restructuration de cet édifice. Sans guide, nous admirons le porche gothique flamboyant au tympan sculpté et abritant les statues-avec traces de peintures polychromes- des douze apôtres.
Jean-Claude Michaud attire notre attention sur les pilastres et rinceaux encadrant les porches sud, ouest et nord, Chapelle réservée aux nobles. A l’intérieur, les yeux doivent s’habituer à une pénombre, entrée dans le Sacré. Denis Trochet, partage ses connaissances en menuiserie, nous faisant remarquer les bancs, très anciens, en chêne, où des traces de rabot indiquent une fabrication à la main.
Outre les stalles, bancs et statues en bois,
Il faut noter aussi : les lambris peints sur la voûte de la nef, du chœur et du transept ; L’autel avec frise illustrant l’histoire de St Maurice, patron de la paroisse., du XVe.
Après avoir admiré deux maisons nobles du XVIIe autour de la place, nous passons par La Chapelle de Sainte-Noyale, son oratoire, le calvaire et une fontaine, visible de l’extérieur seulement, dans un vallon isolé.
Construite en 1420, de style Gothique, elle est remarquable tant par son architecture, avec clocher et clochetons rare dans la région, l’intérieur (est ouvert l’après-midi) !
Il est 12h 45, nous partons pique-niquer à Saint-Nicolas des Eaux jusqu’à 14h30, sur les bords du Blavet.

Les trois prochaines chapelles seront commentées par des guides-historiens.

Commençons par celle de Saint-Nicolas des Eaux, dominant le bourg.
En forme de croix latine, de 1524, les décrochements marquent plusieurs périodes de construction, en granite du pays.
L’intérieur, rénové en enduit de chaux est lumineux, mettant en valeur :
-    De remarquables sablières, illustrant les scènes de vie, avec animaux figuratifs ou allégoriques ;
-    Une charpente, en bois sculpté, par un compagnon menuisier, dont la facture se retrouvera dans les autres chapelles ;
-    A remarquer, au sud, une porte à nervures, encadrée de pilastres et de motifs fleuronnés est inhabituelle, à l’intérieur d’un édifice religieux.

Prenons la route vers Saint-Nicodème, une des plus impressionnantes chapelles rurales du Morbihan.
Sa haute tour domine quelques maisons anciennes, dans un cadre d’un vallon verdoyant.
De 1539 à 1780, La Chapelle fut construite par les familles nobles de Guengat, Rimaison, et Kervéno aidées d’une communauté paysanne Croix du florissante, et d’une ferveur autour de la vénération des sources-guérisseuses des maladies de peau, et du bétail.
L’exceptionnel escalier descend vers le portail Ouest et les trois fontaines à trois pignons, unique en Bretagne, dans le style flamboyant breton.
L’intérieur offre une grande richesse, en mobilier, retable de la Résurrection, Christ en Croix du XVe, une tribune seigneuriale et une salle de la Fabrique. Imprégnés par ce remarquable témoin de l’histoire riche et fervente de ce terroir, nos voitures nous conduisent à Saint Barthélémy où La Chapelle Saint-Adrien découvre au fond du vallon, au milieu d’un hameau de maisons anciennes, en granite.
Dans le. Cadre de « l’Art dans les Chapelles », un gardien veille sur une œuvre contemporaine, énigmatique !
Nous admirons cet édifice érigé fin XVe par les Rohan., sur l’emplacement de deux sources.
Son plan en croix latine s’apparente à celles déjà visitées.
Elle en différé par son adaptation au site, comme la construction d’une sacristie du XVIe, au nord de la nef.
A l’intérieur, les lambris peints racontent l’histoire de Saint Adrien, et le maître-autel en pierre galbée du XVIIe est l’œuvre d’un tailleur de pierre.

Enfin, nous arrivons à la chapelle de Maneguen, en Guenin, en pleine forêt., accueillis par un guide-historien.
Il nous partage la beauté dépouillée et priante de ce bâtiment du XVIe, avec les blasons des familles Rimaison-Rohan et Kervéno, ses constructeurs.
La descente par la porte sud et ouest par un escalier aux marches arrondies plonge les visiteurs dans une nef sobre, priante.
Dans le Chœur, un retable en calcaire bleu, de 1753, s’harmonise avec le confessionnal de 1788.
A l’extérieur, une frise à trois nervures orne les façades ouest et sud, décorées de nombreux éléments de la Renaissance bretonne :
Rinceaux, candélabres, dauphins et médaillons de style Henri II.

Notre découverte de ce monde du BEAU se termine sous le charme de la diversité et la grandeur des constructions religieuses, dans un environnement naturel sublime., et un contexte politique et économique favorable.
Les artisans, du XVe au XVIIIe inspirent respect et admiration devant leur Savoir-Faire pour transmettre le SACRÉ, et ce, depuis 600 à 400 ans !
A 19h, nous rejoignons La Gacilly, heureux de notre journée découverte
Enrichissante et chaleureuse.

Édith