En terme de statistique, on pourrait placer Pierre THIBAUD dans la catégorie des laboureurs faisant partie intégrante de cette population d’ouvriers agricoles et domestiques gagés à l’année et placés dans des exploitations et généralement intégrés à la vie familiale, même s’ils couchent dans l’étable. Beaucoup sont jeunes domestiques placés par leur famille dans une autre exploitation, parce qu’ils sont en surnombre chez eux, et en attendant le service militaire ou le mariage ou une éventuelle situation de métayers ou de fermiers. Certains sont des hommes adultes relativement spécialisés dans la conduite des attelages pour les labours (laboureurs, charretiers, bouviers). Mais ce sont aussi des valets dénués de tout patrimoine et de toute perspective, et qui finiront leur carrière de “vieux serviteurs“ chez le même exploitant. Reste les nombreux “petits domestiques“ à tout faire, indispensables à toutes les manutentions se faisant à la main, à la bêche, les servantes, les journaliers au travail “saisonnier“ payés à la journée. Ce sont souvent de petits paysans qui possèdent une chaumière et un lopin de terre qu’ils cultivent à la main. Pour survivre, ils travaillent pendant les périodes de gros travaux chez les fermiers et propriétaires voisins.